13 septembre 2018

Réforme de la PAC, EGA : un virage à négocier

A l’occasion du SPACE 2018, les responsables du Comité Régional Porcin de Bretagne affichent deux priorités pour la production porcine : 
Renforcer le pouvoir du marché des éleveurs et l’action collective 
Protéger le bassin de production au niveau sanitaire, notamment à l’égard de la FPA. 

1- Le renforcement du pouvoir du marché des éleveurs et de l’action collective 

L’évolution récente du droit Européen sur la concurrence, et les orientations exprimées dans le cadre des EGA, visant à renforcer le pouvoir de marché des éleveurs, invitent les Organisations de Producteurs (OP) à agir en AOP (Associations d’Organisations de Producteurs). Cela était un axe fort du programme présidentiel qui, dorénavant, peut être transformé en action concrète. C’est un axe fort du CRP qui oriente ses travaux depuis plusieurs années afin d’obtenir un cadre réglementaire adapté. C’était aussi le thème de l’Assemblée Générale de la FNP en juin 2018. Les responsables de la production porcine, à l’Ouest, ont rebondi positivement ces dernières semaines, en formulant très clairement une proposition de création d’AOP, agissant dans l’intérêt, et au service des éleveurs. 

Cette AOP aurait vocation à : 
– Peser collectivement au niveau des OP amont pour une meilleur valorisation de la matière première et une sécurisation des débouchés ; 
– Engager des démarches collectives pour prévenir et anticiper les crises, tant la concurrence est vive. Cela n’empêchera pas les crises, mais la profession doit se donner les moyens de les atténuer ; 
– Elaborer des démarches collectives de progrès pour toutes les OP, que ce soient en qualité, dans le domaine de l’environnement, de la bientraitance animale, du sanitaire, des attentes sociétales, et qui pourraient être financièrement accompagnées au titre des programmes sectoriels dans le cadre de la future PAC. 

Pour le CRP, cette idée doit se transformer positivement : 
– En véritable projet par l’engagement de toutes les OP porcine de l’Ouest dans le projet ; 
– Et demain, en action concrète. 

Les éleveurs, individuellement, appellent à ce renforcement de l’action collective que permet l’AOP. 

Pour toutes ces raisons, dans le prolongement des EGA et dans la perspective de la réforme de la PAC, les responsables du CRP Bretagne demandent au Ministre de l’agriculture de mobiliser ses services pour accompagner politiquement et juridiquement la construction de cette AOP. 

2- La protection sanitaire du bassin de production 

La Fièvre Porcine Africaine (FPA) menace la France. Cette maladie contagieuse du porc et du sanglier, se transmet par les animaux infectés, les matériels, les véhicules, les personnes ayant été en contact avec des animaux infectés et également par les viandes et charcuteries issues d’animaux infectés. 

Elle est sans danger pour l’Homme, mais son introduction en France serait une catastrophe économique pour la filière porcine : pertes importantes en élevage et fermeture des marchés à l’export. Pour éviter son introduction et sa propagation, les professionnels de la filière et l’Administration se mobilisent activement pour alerter et sensibiliser toutes les cibles. Un plan de communication très large et adapté à chaque cible est actuellement mis en oeuvre. Il s’adresse : 
– Aux chauffeurs routiers en provenance des pays infectés par la maladie. 
– Aux chasseurs et aux associations de chasse. 
– A tous les éleveurs et aux opérateurs de la filière. 

Les supports de communication sont joints au dossier. 

Le CRP Bretagne lance à nouveau un appel à la vigilance : chaque éleveur, chaque salarié, chaque acteur de la filière, par ses pratiques au quotidien, est responsable et engage l’avenir du bassin. 

Par ailleurs, la décision d’exécution 2018/834 de la Commission du 4 juin 2018 renforce l’interdiction d’importation des suidés sauvages (en parc, enclos ou en milieu sauvage), mais ne concerne pas l’importation des sangliers d’élevage, sous la justification que la certification pour l’expédition de ces animaux offre toutes les garanties sanitaires. Cependant, les pratiques d’élevage et le respect des règles de biosécurité dans certains Etats membres doivent nous amener à être extrêmement vigilants. 

Le CRP demande l’interdiction d’importations de sangliers sauvages ET d’élevage. 

Enfin, le CRP souhaite que la surveillance épidémiologique de la faune sauvage, réalisée par la fédération des chasseurs des Côtes d’Armor, soit étendue à toute la région. Les éleveurs, chasseurs et l’Etat doivent travailler main dans la main pour la protection sanitaire et la maîtrise de la faune.